L'équipement individuel (ou collectif) du canyoning se compose de:

1) La combinaison néoprène

La combinaison néoprène sert de protection thermique. Elle est principalement caractérisée par son épaisseur. Pour une utilisation en canyon, il faut opter pour une épaisseur de 5 à 5,5 mm. La combinaison doit comporter une cagoule. La combinaison néoprène est généralement protégée par un revêtement de latex sur les genoux et les coudes. Cela permet d’empêcher l’usure très importante de la néoprène sur ces zones.

Le modèle 2 pièces, composé d'un long john à bretelles et d'une veste à cagoule, est plus adapté car il permet de retirer la veste dans les portions du canyon où il fait chaud et de la remettre dans les portions moins bien exposées ou immergées.

2) Le lycra

Le lycra est un genre de tee-shirt se portant sous une combinaison. Généralement à manche courte, on peut également en trouver à manches longues avec ou sans doublure. C'est un vêtement qui est léger, séchage rapide, flexible, durable, naturellement antibactérien.

3) Les gants

Dans le cas d'un canyon très froid les gants néoprène sont indispensables.

4) Les chaussettes néoprènes

Elles protègent les pieds du froid et des irritations.

5) Les chaussures

Les chaussures doivent adhérer sur la roche humide (importance de la semelle) et protéger les chevilles (chaussures montantes), très exposées lors des descentes de canyon.

6) Le baudrier

Le harnais de descente de canyon doit pouvoir permettre de fixer un descendeur au moyen d’un mousqueton de sécurité (qui se vérouille) ainsi qu’une paire de longe. De plus une protection PVC doit recouvrir les fesses et l’arrière des sangles des cuisses, protégeant ainsi le harnais et la combinaison néoprène.

7) Le casque

Le casque a une fonction de protection. Cette protection est nécessaire contre la chute d’objets (pierres) sur la tête ou contre un choc de la tête contre un obstacle (glissade, eaux-vives). Il doit comporter des ouvertures pour évacuer l'eau.

8) Les longes

Les longes servent à s’assurer, c’est à dire à relier le baudrier à un amarrage (relais, main courante, etc.) ou à un système d’auto assurance. Par ailleurs elles peuvent aussi servir à transporter un sac et plus rarement à effectuer un décrochage par balancier ou une descente de fortune sur corde tendue (en tant que valdotain improvisé). Elles sont placées au niveau du pontet du baudrier et sont confectionnées avec de la corde dynamique de diamètre supérieur ou égal à 9 mm (pour absorber des chocs de facteur supérieur à 1) et des mousquetons pour s'accrocher aux amarrages. Un bout de caoutchouc permet de maintenir les mousquetons dans le bon sens, toujours prêt à servir; on peut aussi faire un noeud de pêcheur (bien serré, le mousqueton ne bougera plus).

Une longe simple de maintien à brin réglable est très commode pour ajuster sa longe selon la distance de l'amarrage. Très facile pour raccourcir la longueur, un peu moins pour rallonger.

9) Le descendeur (avec mousqueton de sécurité): descendeur à griffe ou huit

Conçu pour la descente en techniques canyon, le descendeur à griffe type pirana offre de multiples positions de freinage, et peut être installé sur la corde sans le décrocher du harnais (pour limiter le risque de perte). Avec un mousqueton de section 12 mm, le passage dans le petit trou est forcé, créant ainsi un assemblage mousqueton/descendeur «rigide». L'installation de la corde est donc beaucoup plus facile (la bague du mousqueton doit être orientée vers l'utilisateur). En le laissant à demeure sur le pontet, c'est un descendeur imperdable.

Le huit est à rajouter au matériel, même si il vaut mieux éviter de l'utiliser comme descendeur (risque de coincement par noeud d'alouette !). Il est par contre nécessaire pour installer un débrayable en butée.

10) Les cordes

On utilise des cordes semi-statiques qui s'allongent seulement de 2 à 4 %, afin d'éviter les problèmes dus à l'élasticité ( effet de "Yo-Yo").

On a un confort de descente et de remontée mais pas d'absorption de choc, ni d'énergie.

Plus le diamètre est petit, plus la corde est légère et facilement manipulable: par contre il va falloir mettre du freinage, et le risque de la toncher est plus grand ! L'idéal est un diamètre 9mm.

11) Le couteau

Permet de couper une corde dans l'urgence. Il est accroché au porte-dégaines.

12) Les mousquetons à vis, mousquetons sans vis, dégaines & maillons rapides à laisser

Les mousquetons sont une ressource indispensable à mettre dans le sac ou au porte-dégaines du baudrier (très utile notamment pour remettre la corde dans le sac en accrochant le mousqueton à la lanière du casque : bien penser à l'enlever après usage).

Il faut prévoir des mousquetons de tailles et de formes différentes selon l'utlisation: les mousquetons en forme D sont adaptés aux charges simples (connexion d'appareils, connexion à l'ancrage...); les mousquetons en forme ovale donnent un bon équilibre de la charge (poulies, poignée d'ascension); les mousquetons en forme de poire sont utiles pour la connexion de plusieurs éléments ou d'éléments encombrants.

Les maillons rapides, pas chers, peuvent devenir indispensables si le parcours manque d'équipement.

La dégaine permet d'accrocher le sac au porte dégaines lors des descentes en rappel.

La variété des systèmes de verrouillage de mousquetons répond aux différents besoins pour chaque utilisation: il faut donc trouver le bon compromis entre ergonomie et sûreté. Un mousqueton à vis (screw-lock) a l'avantage d'être simple d'utilisation (une seule main), mais nécessite de PENSER à verrouiller la bague (pas trop fort non plus sinon risque de coincement de la vis); un mousqueton à verrouillage automatique (twist-lock) est forcément plus sûr pour le verrouillage, mais son déverrouillage peut nécessiter les deux mains pour insérer un appareil dans le mousqueton.

13) Le sac

Il permet de transporter facilement le matériel. Il doit pouvoir contenir un bidon étanche ( qui assure notamment la flottabilité ), les cordes, le matériel de spitage, de l'eau etc... avec des trous au fond pour l'évacuation de l'eau. Il doit disposer d'enclaves pour accrocher le bout de la corde.

14) Le bidon étanche

Il permet de transporter de la nourriture, les clés de voiture, le téléphone portable, une couverture de survie.

14) Le shunt

Appareil d’auto-assurance à la descente (Prussik mécanique) provoquant un blocage instantané sur simple ou double corde en cas de “lâchage”.

C'est aussi un bloqueur pour la remontée sur corde fixe. Il présente l'avantage de pouvoir remonter sur deux brins.

15) Le ficélou

Tout comme lors d'une descente en rappel en escalade, le ficélou peut se révéler intéressant, non pas pour freiner la descente, mais pour s'autobloquer en cas de problème (perte de connaissance !). On n'utilisera pas un ficelou en anneau (pour faire un machard ou un prussik) mais plutôt en deux brins noués que l'on accroche au mousqueton sur le pontet. On appelle cela un valdotain.

16) Le système auxiliaire de relais (SAR)

En canyon, les amarrages peuvent ne pas être reliés par une chaîne. Dans ce cas, il faut coupler les amarrages pour réaliser son relais. Le système le plus pratique est l'utilisation d'un SAR (système auxiliaire de relais). On le fabrique avec un bout de corde noué (environ 2 m de long) et deux mousquetons à verrouillage.

17) Les autobloquants (et poignée d'ascension) pour la remontée sur corde (Grigri, Croll et Basic)

Les autobloquants sont nécessaires pour remonter sur la corde (en cas de coincement de celle-ci).

Un autobloquant ventral (style croll): il s'accroche sur la sangle du baudrier avec un maillon rapide

Un autobloquant de poing (style basic): il se met sur le mousqueton de la longe la plus longue

On peut avoir également un grigri qui permet de remonter sur la corde (à l'aide d'une poignée d'ascension style jumar): il présente l'avantage de pouvoir redescendre en l'utilisant comme descendeur (ce que ne permettent pas le croll et le basic).

18) Les sangles et cordelette dyneema

La sangle est très utile pour faire une pédale sur un relais inconfortable (pour se délonger), mais aussi pour la remontée sur corde. Elle permet aussi d'équiper deux amarrages non reliés.

Pour une remontée sur corde, il est préférable d'utiliser une sangle de 60cm (à fixer au bloqueur ventral et derrière le cou) et d'une cordelette dyneema (à fixer au bloqueur de poing pour en faire une pédale)

19) Le sifflet

Le dialogue en canyon est souvent sonore (à cause du bruit de l'eau). Le sifflet et la connaissance des codes sont donc très utiles [1 coup : STOP (1 syllable) – arrêter la descente de la corde; 2 coups : LI-BRE (2 syllables) – la corde est libre pour le suivant; 3 coups : DE-BRAY-ER (3 syllables) – descendre encore la corde].

20) La lampe frontale étanche

La lampe frontale est très utile, voire impérative, dans les passages sombres. Il est conseillé de la remettre dans le sac avant un saut (elle ne supporte pas une trop grande pression, on évite donc de la plonger au dessous d'un mètre d'eau).